La digitalisation dans l’espace UEMOA

La Conférence des Opérateurs et Fournisseurs de services de Télécommunications de l’UEMOA (COFTEL) est en assemblée générale, depuis hier, à Lomé, sous le thème, « La transformation des opérateurs dans l’espace UEMOA face aux nouveaux enjeux du numérique ». Treizième du genre, cette rencontre intervient dans un contexte, où le secteur est appelé à innover encore plus, pour répondre aux besoins des consommateurs. Il est donc question pour les acteurs d’échanger sur les voies et moyens permettant au secteur d’évoluer vers une nouvelle étape : celle de la fibre optique, de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) et de l’innovation digitale. Mieux, celle « d’un consommateur ultra-connecté ».

Les travaux de la 13e réunion de la Conférence des Opérateurs et Fournisseurs de services de Télécommunications de l ‘UEMOA (COFTEL) ont été ouverts, hier à l’Hôtel 2 Février et se poursuivent jusqu’à demain 24 Novembre 2022 à Lomé. Une assise organisée par le Togo, à travers le leader du marché national des télécommunications, TOGOCOM, qui préside, depuis 2 ans, la Conférence. La rencontre de Lomé se veut un cadre pour échanger sur «la transformation des Opérateurs dans l’espace UEMOA face aux nouveaux enjeux du numérique ».

En effet, selon un récent rapport du cabinet d’audit PWC, le déploiement de grands chantiers numériques et des nombreuses réformes réglementaires dans l’industrie du mobile devrait générer 7,9% du PIB et créer 3,45 millions d’emplois dans la région Afrique subsaharienne en 2022. Et en Afrique, la croissance du secteur a été, largement, soutenue pendant plusieurs années par l’utilisation des services voix, SMS, avant d’être influencée, ces dernières années, par la DATA Mobile et le mobile money. Il est question, aujourd’hui, de franchir ces étapes pour faire face aux nouveaux défis, dont la résolution permettrait aux opérateurs de mieux satisfaire les consommateurs.

La nouvelle étape digitale

Dans son mot d’ouverture, le président de la COFTEL, directeur général par intérim de TOGOCOM, M. Tarik Boudiaf, a indiqué que la nouvelle étape à atteindre est « celle de la fibre optique, de la TNT, de l’innovation digitale et, in fine, celle d’un consommateur ultra-connecté. Et, c’est pourquoi, nous, opérateurs de la région, investissons massivement pour accompagner la révolution digitale, à commencer par le déploiement de nouveaux socles technologiques ».

Pour lui, cette conférence offre l’occasion pour les équipes de la SONATEL (Sénégal) de partager leurs expériences, en termes de transformation, afin de répondre à ces enjeux du numérique. TOGOCOM, pour sa part, va partager son expérience sur les services financiers mobiles, alors que ISOCEL (Bénin) a prévu entretenir les parties prenantes sur la fiscalité. L’objectif étant de trouver des pistes de réflexions et les actions à mener, pour répondre aux nouveaux enjeux du numérique dans l’espace UEMOA.

M. Boudiaf a clos son mot en remerciant «le gouvernement togolais qui travaille, d’arrachepied, afin d’accélérer la transformation digitale du Togo et de consolider les bases de l’économie numérique. De grandes avancées digitales ont été mises en place dans toute l’administration togolaise, afin d’améliorer, de façon notable, la qualité des services publics ». Il n’a pas oublié la Commission de l’UEMOA qui ne ménage aucun effort pour appuyer la tenue des activités de la COFTEL.

La nécessité de s’adapter en proposant des services innovants

Auparavant, la représentante-résidente de la Commission de l’UEMOA au Togo, Mme Aminata Lo-Paye, a souligné la pertinence du thème de la rencontre, en faisant comprendre que face à la mondialisation, les opérateurs et fournisseurs de services de télécommunications de l’Union sont confrontés à la dominance des géants du numérique communément appelés GAFAM (Google, Amazon, Facebook devenu Meta, Apple et Microsoft). Il est donc nécessaire pour eux de s’adapter, en proposant des services innovants, de qualité et à des tarifs abordables. Selon elle, la réunion se propose d’aborder les apports du numérique dans la lutte contre le terrorisme, tout en traitant de la lancinante question de la tarification des services du numérique dans l’Union. « Car, force est de constater que le tarif d’un accès permanent à l’internet demeure élevé dans la région. Il représente en moyenne 30% du SMIG, alors qu’en Europe, il est inférieur à 5% du SMIG. Or, il n’est plus à démontrer qu’internet est un outil qui favorise la croissance économique et sociale de nos populations. Je voudrais, dès lors, vous inviter à faire des propositions objectives, afin d’offrir des services à des coûts abordables à nos populations », a-t-elle lancé.

Citant les rapports annuels de la BCEAO sur l’évolution des services financiers numériques dans l’UEMOA, Mme Lo-Paye a fait savoir que « le nombre de comptes ouverts est passé de cinquante millions quatre cent quatre-vingt-quatorze mille deux cents (50 494 200) en 2017 à cent trente-deux millions vingt-trois mille cinq cent trente-sept (132 023 537) en 2021. Ce, pour des transactions d’une valeur de seize milliards neuf cent quarante-trois millions (16 943 000 000) FCFA en 2017 à soixante trois milliards huit cent quatre-vingt-quinze millions (63 895 000 000) FCFA en 2021 ».

Elle a, de ce fait, exhorté les participants à analyser avec minutie les services financiers mobiles qui contribuent à accroître le taux de bancarisation dans les Etats. « Les travaux de cette réunion devront, par ailleurs, faire un focus sur la comptabilité analytique des Opérateurs qui est, non seulement, un outil d’aide à la décision, mais aussi, de calcul et d’analyse précis des coûts », a-t-elle relevé, avant de préciser que les conclusions de la rencontre permettront d’impulser un nouvel élan à la COFTEL, tout en aidant la Commission à mieux accompagner l’institution.

Togo Presse